Tour de danse (4/5) : Louis Armstrong, ambassadeur du jazz

La série Tour de danse continue. Cette fois, vous allez swinguer ! Découvrez la musique de Louis Armstrong, le meilleur ambassadeur du jazz durant plus de 40 ans.

Décédé il y a 50 ans, Louis Armstrong, surnommé Dippermouth, Satchmo (abréviation de satchel-mouth) ou Pops pour sa large bouche, tient un rôle primordial dans l’histoire de la musique. C’est lui qui bouleverse et popularise le jazz. Trompettiste virtuose, chanteur à la voix si particulière, acteur, interprète de What a Wonderful World et Hello Dolly, il est le premier véritable soliste improvisateur à se mettre au premier plan.

La Nouvelle-Orléans, cette ville de la Louisiane dans laquelle la musique règne partout ! C’est ici, dans un quartier pauvre et violent, que Louis Armstrong naît le 4 août 1901 et grandit. Il ne faut donc pas s’étonner si à peine âgé de sept ans, le jeune Louis crée son premier quatuor vocal, les Singing Fools. Cinq années plus tard, il suit ses premières leçons de cornet à piston. Son talent pour cet instrument vient de se révéler ! Il se trouve en ce moment enfermé dans une maison de correction pour enfants de couleur pour avoir tiré un coup de feu en l’air.

1917, c’est l’année qui marque un tournant dans la vie d’Armstrong. Le cornettiste de renom Joe Oliver, dit « King », fait du talentueux Louis son élève et son protégé. L’année suivante, le maître part pour Chicago et Armstrong est appelé à le remplacer dans le plus extraordinaire orchestre de La Nouvelle-Orléans, celui du tromboniste Kid Ory. En 1922, « Papa Joe » lui demande de le rejoindre sur le lac Michigan afin d’intégrer son orchestre, le Creole Jazz Band. Le jeu d’Armstrong impressionne et cartonne !

Sa carrière est donc lancée et l’amènera à jouer dans les orchestres les plus prestigieux ! Son swing fera danser des générations entières ! Et son charisme ainsi que ses qualités d’homme de scène et sa générosité vont forger davantage sa renommée internationale. 

Satchmo révolutionne la manière de jouer de la trompette. Il explore le registre suraigu avec maestria, s’amuse avec des rythmes syncopés et est un improvisateur extraordinaire et inspiré. C’est aussi grâce à lui que la trompette devient un instrument soliste de jazz. Le style polyphonique fondé sur l’improvisation collective est alors remplacé par le style solo. Armstrong, tout en mêlant avec habilité les deux styles, ne tarde pas à libérer son jeu.

Louis Armstrong est également un improvisateur vocal exceptionnel. Avec sa voix râpeuse unique, il popularise et fait entrer dans l’histoire du jazz le scat. De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’une improvisation musicale où les paroles cèdent la place à des simples syllabes ou à des onomatopées rythmiques. Au début de sa carrière, Armstrong y fait par exemple recours lors de l’enregistrement de Heebie Jeebies. Ses partitions seraient accidentellement tombées au sol au milieu de l’enregistrement. Ne connaissant pas le texte par cœur, il improvisa un chant composé d’onomatopées, de style « Dip Dop Doo », sans sens, typiques de sa Nouvelle-Orléans natale.

Instrumentiste, chanteur, le jazzman est aussi acteur. Ses premiers rôles sont souvent secondaires. Mais en 1946, avec New Orleans, un film sur l’histoire du jazz, il écrit la bande son et donne la réplique à d’autres grands noms de la musique comme Billie Holiday, Kid Ory et Zutty Singleton. Armstrong va alors tourner dans de grands films américains (Haute Société de Charles Walterset, Millionnaire de cinq sous de Melville Shavelson, Hello, Dolly ! de Gene Kelly, etc.) et côtoie des noms célèbres tels que Grace Kelly, Barbara Streisand et Gene Kelly.

Le saviez-vous ? Le 10 mai 1964, à l’âge de 63 ans, Louis Armstrong déloge les Beatles du top du hit-parade Billboard Hot 100. Son Hello Dolly prend la tête et destitue le Can’t buy me love du quatuor britannique qui était au premier rang depuis plusieurs semaines.

Un dernier Tour de danse, cette fois au tempo de la musique de Camille Saint-Saëns. Rendez-vous au 16 décembre.