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Les carnets de croquis, un « passage fondateur » vers l’œuvre de Jean Lecoultre

Jean Lecoultre et Christophe Gallaz

© Musée Jenisch

Du 18 juin dernier au 26 septembre prochain, le Cabinet des estampes à Vevey, abrité par le Musée Jenisch, vous invite à découvrir l’exposition « Jean Lecoultre. L’Œil à vif ».

Dans cette exposition, vous pouvez voir trois carnets de croquis issus de notre collection. En effet, le service des Manuscrits de la BCUL avait acquis les archives de l’artiste à la fois peintre, dessinateur et graveur en 2019 grâce au soutien de l’Association des amis de la BCU Lausanne.


Nous avons pu assister à une discussion entre Jean Lecoultre et son ami Christophe Gallaz, écrivain et chroniqueur, l’un et l’autre s’attachant à situer la valeur des archives et les changements de la technique adoptés par le plasticien au fil de sa trajectoire. Nous vous proposons ici quelques éléments de leur échange rapportés par Christophe Gallaz :

Au départ se trouve l’accord commun sur le thème du « brouillon » qui précède souvent l’œuvre achevée. Le créateur cherche alors son cheminement vers elle, tout en s’explorant lui-même à force d’affiner ses visions intérieures et ses moyens de les figurer.

Ainsi les carnets de croquis désormais conservés par la BCUL rayonnent-ils de pistes encore ouvertes en dépit de leur ancienneté plus que cinquantenaire — dont l’œuvre accomplie, plus affirmative, est moins porteuse.

À quoi il convient d’ajouter un autre motif de réjouissance : le public et les spécialistes pouvant consulter ce type de documents dans le cadre d’une institution comme la BCUL sont en mesure d’approcher l’art et les artistes de plus près qu’à la faveur d’une exposition usuelle.

Par exemple, dans le cas de Jean Lecoultre, on observe que ses carnets de croquis sont tous antérieurs à 2010. Et pourquoi ? Parce que le plasticien, ayant atteint ce qu’on pourrait nommer son « bel âge », n’éprouve depuis lors plus guère le besoin de s’adonner au moindre brouillon préparatoire. Porté par des intuitions et des savoir-faire aiguisés par l’expérience, il façonne d’emblée la toile ou le dessin définitifs.

Voilà comment, grâce au fonds Jean Lecoultre, chacun peut s’inviter dans son atelier — et s’inviter dans les temps de son travail et de sa vie.

Le fonds Jean Lecoultre peut être consulté sur rendez-vous dans la salle de consultation de l’Unithèque. Faites-vous une idée à travers l’inventaire avant de commander les pièces qui vous intéressent, et surtout ne manquez pas l’exposition chez Jenisch !