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Au clair de la lune… ou la musique de la nuit (1/2)

La nuit, la lune brille placide et silencieuse. Cette image apaisée illumine l’esprit humain et devient source d’inspiration romantique, miroir des sentiments des amoureux, charme de la contemplation pour les artistes.

La lune, ce satellite naturel de la terre, est alors au centre de grands chefs-d’œuvre de la chanson signés Frank Sinatra, R.E.M., Indochine, The Police, David Bowie, sans oublier les immortels Pink Floyd.

Mais que serait-il passé si la terre avait eu plus qu’un seul satellite ? Les satellites ne sont pas une rareté dans le système solaire. Que serait-il passé si la Terre, comme Saturne, Uranus ou Neptune, avait eu une abondance de lunes. Toutes ces lunes joueraient-elles le même rôle dans l’imagerie poétique, littéraire et musicale des êtres humains ? La question, bien entendu, restera sans réponse. Bien que le caractère unique de notre satellite pourrait avoir joué un rôle important.

Il est aussi intéressant de remarquer que l’imagerie lunaire des chansons est assez différente de celle de la littérature fictive qui a souvent traité plutôt de voyages fantastiques sur la lune. Histoire véritable de Lucien de Samosate, écrivain grec d’époque hellénistique, le Roland furieux de l’Arioste, The Man in the Moone de Francis Godwin, The discovery of a world in the moone de John Willkins, ou encore Savinien Cyrano de Bergerac avec Les États et Empires de la Lune.

Les chansons au contraire appellent souvent et simplement la lune pour être témoin de la fortune ou des malheurs des êtres humains.

Tel est le cas dans la chanson Blue Moon (Richard Rodgers et Lorenz Hart) où le narrateur, qui confie à la lune sa mélancolie et sa solitude, retrouve l’amour au cours de la chanson. Ou Walking on the Moon (The Police), où la légèreté du moment où l’on est amoureux et l’absence de gravité avec le rythme tout aussi léger du reggae ne peuvent qu’être inspiré par la lune.

Comme vous vous en souvenez, le 20 juillet 1969, les deux astronautes, Neil Armstrong et Buzz Aldrin, descendent sur la lune et laissent leurs empreintes de pas et le drapeau américain sur la mer de la tranquillité.

Quelques jours avant le lancement de la mission Apollo, David Bowie, avec son Space Oddity, envoie un certain Major Tom dans l’espace, mais quelque chose ne va pas et la base terrestre perd le contrôle avec l’astronaute qui finit par errer dans l’espace. Il a fallu beaucoup de négligence dans la lecture du texte dans la maison de la BBC pour utiliser la chanson pendant le reportage de l’atterrissage sur la lune.

Six fois successivement, les astronautes sont retournés sur la lune et le dernier de ces voyages a eu lieu dans le lointain 1972. Entre-temps, la lune n’est pas devenue un lieu fréquenté comme on s’y attendait alors. Mais, même si notre satellite reste pour l’instant inhabité comme avant, on peut bien imaginer qu’une lune piétinée et drapée n’est plus la même lune ou du moins se prête moins à l’activation de l’imaginaire littéraire, poétique et aussi musical des terriens. Cela explique peut-être une certaine diminution, depuis ces années, du nombre de chansons dans lesquelles on parle de la lune. Il est alors fort probable que la prochaine mission sur le sol lunaire, prévue pour 2024, provoquera une nouvelle vague de chansons dédiées à notre satellite !

Federica, responsable Musicologie, site Riponne

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