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Tour de danse (2/5) : Stravinsky et ses ballets « vaudois »

Découvrez le deuxième épisode de la série Tour de danse. Notre voyage dans le monde de la musique et de la danse se poursuit avec le ballet. Il ne pouvait pas manquer !

Et si on parle de ballet, le nom d’Igor Stravinsky nous vient naturellement à l’esprit. 50 ans se sont écoulés depuis la disparition du compositeur russe, vaudois d’adoption, décédé le 6 avril 1971.

Vaudois d’adoption ? Oui, Stravinsky est aussi un peu vaudois …

Il arrive sur les rives du lac Léman en 1910. Pour des raisons de santé d’abord (sa femme était de santé fragile), pour des raisons d’exile ensuite. Il vit avec sa famille à Clarens. Après l’éclatement de la Première Guerre mondiale, il s’installe à Morges, de 1915 à 1920.

En Suisse Romande, commence pour lui une période d’évolution stylistique calme mais excitée, relativement libre de voyages ou de performances majeures. Il esquisse ou écrit plusieurs musiques de ballet qui vont représenter des œuvres clef de la musique du 20e siècle.

C’est au bord de l’eau que le compositeur se promène avec en tête la musique de son ballet Petrouchka. Il sera créé à Paris en 1911.

C’est ici que Stravinsky compose une large partie de l’un de ses chefs-d’œuvre, Le sacre du printemps. Sa première exécution à Paris, le 29 mai 1913, provoque le scandale le plus retentissant du début du siècle. La musique est agressive et brutale. La chorégraphie loin des belles lignes, de la grâce et de la légèreté de la danse classique. Le résultat était trop différent de ce qui se faisait à l’époque, provoquant le chaos dans le public. Cette œuvre marque ainsi une rupture avec le passé et annonce le début du ballet moderne.

C’est dans la maison sous-louée au chef d’orchestre vaudois Ernest Ansermet que le compositeur travaille à la musique des scènes chorégraphiques russes Les noces.

Et c’est toujours en terre vaudoise que Stravinsky écrit la musique de l’histoire burlesque Renard. Il adapte le poème symphonique Chant du rossignol pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev. Et il compose la musique du ballet Pulcinella.

En Suisse, Stravinski se lie d’amitié avec plusieurs personnalités musicales et littéraires. Ernest Ansermet, qui dirigera plusieurs de ses créations. L’écrivain et poète Charles Ferdinand Ramuz, dont le fruit de leur collaboration va marquer pour longtemps la scène artistique vaudoise. Il s’agit de la représentation, le 28 septembre 1918 au Grand Théâtre de Lausanne, de L’histoire du soldat. Le conte populaire russe est adapté en français et transposé entre Denges et Denezy.

La guerre terminée, Stravinsky quitte Morges pour la France. Mais il gardera des liens avec la Suisse, avec Ansermet notamment.

En 1985, Clarens inaugure la « rue du Sacre du Printemps ». En 1993, la ville de Montreux dédie au compositeur son Auditorium.

A voir et écouter :

  • Medici.tv vous propose une biographie de Stravinsky ainsi que plus de 60 concerts interprétant ses œuvres. Access sur les postes publics de la BCUL ou à distance par crypto pour les membres de l’UNIL.
  • Phonographie de la Phonothèque nationale suisse (accessible sur place à la BCUL site Riponne et site Unithèque ; renseignez-vous aux guichets).
  • Profitez des Archives de la RTS accessibles sur place à la BCUL (site Riponne et site Unithèque ; renseignez-vous aux guichets). Vous y trouvez des enregistrements sonores ainsi que des entretiens autour de Stravinsky. Le détour en vaut la peine !
  • Stravinsky-Ramuz-Ansermet et « L’Histoire du soldat », dans l’émission « 14-18: petites musiques d’une Grande Guerre » de la RTS (2014).
  • Stravinsky : Le Sacre du printemps : un épisode des Clefs de l’orchestre de Jean-François Zygel.

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